J’aime les femmes, mais j’avais envie de faire l’expérience avec un homme — ce qu’on appelle communément un "hétéro curieux".
Je me suis inscrit, puis désinscrit plusieurs fois sur ce site, hésitant entre mes envies, mes doutes et mes peurs.
Ce n’était pas tant l’acte en lui-même qui m’effrayait, mais plutôt l’inconnu, l’homme que j’allais rencontrer. Dans la rue, les hommes habillés ne me font aucun effet, mais la nudité et la sexualité masculine m’attirent et me font fantasmer.
Je n’aime pas trop, en revanche, le côté vulgaire, crade ou violent que je perçois parfois dans certains messages ou dans ce que j’ai pu voir dans des vidéos.
Finalement, après quelques échanges en ligne avec un autre "hétéro curieux", j’ai décidé de me lancer.
Nous avons convenu de boire un verre pour voir s’il y avait un minimum de feeling… Quelques heures plus tard, nous avons pris une chambre dans un petit hôtel discret, où l’on peut louer à l’heure pour ce genre de rendez-vous.
À partir du moment où j’ai pris la décision d’aller jusqu’au bout, toutes mes craintes ont disparu. Je me sentais sûr de moi. Dans ma tête, je me disais que c’était cool : j’allais enfin savoir qui je suis, ce que j’aime. Et au pire, si ce n’était qu’un fantasme de mon esprit, je pourrais toujours m’en aller.
L’avantage de tenter l’expérience, c’est de pouvoir se positionner, assumer ou non une bisexualité, mieux se connaître. Je le voyais comme une aventure à franchir. Et je dois dire que j’étais fier de moi : fier d’oser, d’explorer une autre facette de mon être.
Je m’étais fixé quelques limites, comme ne pas pratiquer de fellation par peur des maladies, et me contenter de caresses et de masturbation mutuelle. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi, sans doute rassuré que ce soit avec un débutant comme moi.
Très vite, ma part de féminité s’est exprimée. Je me suis retrouvé sous lui, les jambes écartées, croisées autour de son torse. Nous nous sommes embrassés. Je l’ai sucé profondément, j’ai mordillé ses tétons, caressé. Il a joui, moi aussi. Puis, au bout d’un moment, j’ai perdu l’envie.
Il m’a fallu quelques jours pour repenser à tout ça, revoir les images dans ma tête et essayer de comprendre ce qui me convenait ou non.
J’ai un corps mince, peu poilu, avec des hanches légèrement efféminées. Même si dans ma vie je suis quelqu’un de courageux, un peu aventurier, parfois rebelle, dans cette situation, ce que j’aime clairement, c’est me laisser aller à ma féminité.
Je préfère donner la fellation que la recevoir. J’ai envie d’être soumis — mais pas passif ni inactif, j'aime aussi donner du plaisir à l'autre.
Je suis à l’aise avec cette prise de conscience, et j’en suis heureux. En même temps, je me sens très différent de l’image que j’ai parfois eue des gays "soumis" que j’ai pu croiser parmi mes amis ou collègues. Ce n’est pas un jugement, juste un constat : je ne suis pas fan du côté trop mielleux.
Mais c’est vrai que, nu, avec un homme contre moi et mon corps tel qu’il est, j’ai aussitôt envie de laisser parler cette féminité intérieure, de me mouvoir et de réagir avec sensualité, comme le font les femmes avec moi lorsque je couche avec elles.
Je suis impatient de vivre une nouvelle expérience avec un gars sympa. Cette fois, j’aimerais que ce soit un homme mince, peu poilu comme moi. Deux corps lisses et légers, se laissant totalement aller dans leurs ébats, les mains, les pieds, la bouche qui se frôlent, qui se découvrent avec sensualité et liberté.
Je pense qu’un homme trop "mâle", avec un corps massif ou une pilosité abondante, ne me convient pas.
J’ai envie d’un homme qui me ressemble, avec les mêmes envies, la même sensualité. Quelque chose de délicat, comme deux femmes qui font l’amour sans tabou, mais avec peut-être un peu plus de caresses anales que ce que j’ai connu lors de cette première fois.
Si tu es arrivé au bout de ce texte et que, toi aussi, tu es partagé entre l’envie et l’hésitation,
les seuls conseils que je pourrais te donner sont, tout d’abord, de discuter un peu en ligne, puis de rencontrer la personne dans un lieu public, pour voir si tu te sens en confiance. Et si tu souhaites aller plus loin, un hôtel reste un lieu neutre, ce qui peut être rassurant.
N’oublie pas qu’entre les fantasmes et la réalité, il y a un monde de différences — ce qui n’est pas forcément négatif, mais dont il faut avoir conscience.
Enfin, si c’est quelque chose qui te questionne depuis longtemps, libère toi : ça fait du bien de savoir.